Juste un autre jour au paradis blanc. Les gars et moi sortons du cours de ... gestion je crois bien ? A force je ne sais plus. Faut dire que j'ai été dans le brouillard toute la journée. La faute à qui ? A Stas et aux joins que son cousin nous a rapportés de Cuba. Ouais je sais que dit comme ça, on a l'air de pauvres gosses de riche à la recherche de sensations fortes parce qu'ils s'ennuient ... et alors ? Qu'est ce qu'on en a faire franchement ? Chacun sa vie, tout le monde s'occupe de ce qu'il a à faire, point. Je me fais chier à faire des études de droit et à supporter tous les discours de mon mère, je peux bien me prendre deux ou trois taffes de temps en temps, non ? Vous savez quoi, même si vous avez répondu non, je m'en tape. On descend progressivement les escaliers du bâtiment est. Les gars ont tous cours à cette heure là sauf moi, mon prof suivant est tombé dans ses escaliers hier soir donc forcément ...

Nous sommes plusieurs personnes à sortir du bâtiment. Je ne les connais pas tous évidemment, mais je salue pour ceux dont c'est le cas. L'idée de passer l'heure suivante tout seul ne me dérange pas le moins du monde, au contraire. Je sais que j'ai l'air d'aimer passer mon temps au milieu d'une foule de gens que je ne connais pas vraiment très bien parfois mais, j'avoue qu'un peu de solitude ne fait pas de mal. Bon bien sûr, j'aimerai vous dire que là, je vais aller m'allonger au soleil sur la pelouse du campus pour bronzer. J'aimerai vraiment, mais on est à Saint-Pétersbourg. Si vous êtes nul en géo, ça veut dire Russie. Donc on n'a pas de plage ni de soleil vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Voilà pourquoi, même si j'aime mon pays, je songe à ne pas rester ici toute ma vie ici. Bref, on s'en fout. Tout le monde est parti à ses cours et moi j'ai savouré l'idée d'avoir une pause cet après-midi. Résultat, j'ai pris le premier banc qui est arrivé dans mon champ de vision et je m'y suis installé. Ou plutôt j'ai allongé mes jambes dessus, prenant toute la place par la même occasion.

Mes doigts ont remonté la fermeture de ma veste en cuir. On est en octobre et les températures commencent à baisser. A peine dix degrés, et c'est franchement un miracle, même si tout le monde est habitué à force. Quand il fait dix degrés chez nous, personne ne se plaint qu'il fasse trop froid. J'ai posé mon sac de cours à mes pieds et en ai profité pour sortir mon I-Pod. Jimmy Hendrix dans les oreilles, le pied ! Plus un livre de cours ... bon ça c'est moins le pied mais on fait avec. J'ai que ça à faire, ça et jouer à des jeux sur mon I-Phone ou aller me changer au gymnase et faire un jogging sur le terrain. J'ignore pourquoi j'ai préféré relire un ou deux trucs dans mon bouquin, faut croire que j'ai des envies masochistes en ce moment. Merdre ... Putain, pourquoi dire ça me fait penser à Kassian ? J'ai secoué nerveusement la tête pour essayer de retourner dans mon bouquin puis ensuite dans ma musique mais c'est tout de suite moins facile. A la place j'ai regardé les gens autour, mais pas génial. Au bout de quelques minutes, j'ai quand même réussi à sortir sa gueule d'ange de ma tête et à me replonger dans des trucs plus concrets.